Quelle interprétation avez-vous de l’approche culture et santé ?

14 axes majeurs sont ressortis des entretiens conduits en 2018 au cours du diagnostic des approches et des coopérations Culture et Santé en Deux-Sèvres, dans le cadre du M2 Droit et Développement de l’ESS pour le Pôle Culture et Santé Nouvelle-Aquitaine.

Une approche représentative a été privilégiée avec une typologie axée autour de 7 acteurs.

Organisateurs culturels Centre hospitalier Collectivités territoriales Équipes artistiques Personnes âgées Handicap Mutuelles

1. La temporalité des projets

"C'est très long, les choses mettent beaucoup de temps à se mettre en route mais c'est mieux car on a besoin de temps pour se rencontrer."

"C'est important de projeter les personnes dans le temps et de faire perdurer les actions"

"Une leçon sur le temps, l'éloge du temps qu'il faut prendre"

2. La co-construction et le respect de tous

"Attention à l'écueil de la commande, de la demande de prestation qui ne s'inscrit pas dans la co construction et dévoile l'approche culture et santé."

"Important d'associer tout le monde aux décisions."

"Que ce soit une volonté commune, c'est le plus dur."

"Importance des apports de chacun, de l'aspect horizontal (y compris avec les résidents) qui change les regards."

"Une présence décalée qui sort de l'ordinaire, tout le monde fait le pas de côté."

3. Un projet global de société

"On réunit tout le monde en tant que citoyen, on aime, on n'aime pas… Comme tout le monde."

"Un côté ordinaire dans le montage des spectacles avec une relation humaine plus forte"

"Participer, ne pas être simplement consommateur"

Un véritable outil de sociabilisation de citoyenneté"

4. L’inclusion

"Idée du mélange"

"Participer à l'ouverture, la tolérance"

"C'est indispensable, ce qui ne veut pas dire tous peuvent faire la même chose"

5. S’évader

"Indispensable pour rompre la monotonie des jours"

"Un moment dévasion, tu oublies ton état pendant un temps"

6. Une certaine méconnaissance de ce que c’est

"On a envie de faire mais on est mal outillé"

"Je n'avais pas conscience au départ d'inscrire ses projets dans le cadre d'une dynamique culture et santé. Ce sont les recherches de financements auprès de la Fondation de France et celle des hôpitaux de Paris qui m'en ont fait prendre conscience"

Un distinguo pas toujours facile à faire entre art, thérapie, culture et santé, animation…"

7. D’où ça part ?

"Ça ne rapporte rien d'un point de vue comptable, on le fait parce qu'on a envie de la faire, ce sont les artistes qui ont la moelle pour impulser"

"Ça fait partie de l'ADN de la compagnie. Les labos de recherche ont permis de nous déplacer dans notre travail et ça a nourri notre trajet artistique et notre esthétique"

"Ça permet de renouveler les questionnements"

"Souvent, ça part de pas grand-chose, la d'une résidente par exemple..."

8. La culture, c’est la santé

"La culture participe de la santé morale et physique pour qui y a accès, ça devrait être comme respirer, manger"

"Ça touche à la question du mieux-être des patients, des personnels, des artistes et ça touche aussi la dignité de la personne"

"Dans notre jargon, c'est médical alors que nous aussi on a une forte responsabilité en matière de prévention, d'hygiène, de bien être…"

"On en sort plus grand, plus transformé"

"Un déclencheur de désir"

"Un outil d'accès aux émotions"

"La reconnaissance, l'existence par autre chose que le trouble"

"Après mon accident, c'est grâce à la musique que je m'en suis sortie"

"Le théâtre est le meilleur des médicaments"

"C'est aussi important que les médecins"

"La culture apporte quelque chose de très fort à la santé parce qu'on rentre peut-être plus facilement par le biais d'une pratique artistique dans l'émotion, la sensibilité qui ont une influence énorme en matière de santé"

9. L’humain

"La vie est une pièce de théâtre, on est les propres acteurs de nos vie"

"Du sensible et du don"

"Amener à regarder l'humain avec tout ce qu'il a de plus puissant, à pouvoir évoluer"

"C'est que du bonheur du plaisir de l'échange"

"Ce qui m'intéresse, c'est surtout l'humain. Or la santé et la culture sont deux domaines qui ne peuvent pas faire l'économie de ça"

"Un échange de matières vivantes"

10. Et la dimension artistique là dedans ?

"La dimension artistique va dans des zones insoupçonnées, du sensible, du tactile, du non verbale"

"Ça m'a enlevé un poids, je suis allée au-delà de ma personne"

"On est des veilleurs sans être des éducateurs, c'est pas notre métier"

"L'artiste n'est pas le pompier d'une société qui va mal"

"Un autre regard, une compétence qu'on n'a pas"

"Une exigence artistique, pas de distraction ou d'occupationnel"

"Le chant relie"

"Pour moi, la musique est un moyen de communication qui me permet de m'exprimer"

11. À bas les idées reçues !

"Avoir un regard plus positif sur la vieillesse"

"La culture permet de montrer qu'on a un handicap et qu'on n'est pas bon à rien"

"Je ne pensais pas qu'ils avaient beaucoup de marge de progression"

12. Le ressourcement professionnel

"Permet aux soignants et accompagnants de s'ouvrir à l'extérieur et de travailler différemment"

"Une porte de sortie du travail pour le personnel, un sas de décompression, les institutions n'y font pas assez attention"

"Il y a une vraie nécessité à ce qu'il y ait du personnel dédié détaché"

"Un moyen opérationnel pour réhumaniser nos pratiques en redonnant du sens à l'accompagnement, en remobilisant les professionnels autour d'une vision plus globale et moins technique"

"Le personnel n'est pas toujours concerné"

13. Une ouverture sur le territoire

"Permet de créer des dynamiques, des relations inter foyers"

"Que la cité vienne à l'hôpital et vice versa"

"On fait partie d'un réseau culturel"

14. Un outil de prévention potentiel

"Une porte d'entré facilitatrice qui allège les messages"

"Le support artistique permet de métaphorer des choses dures à entendre parfois"

"Permet aux participants d'être spectateurs et acteurs"

À la confidentialité des échanges et des situations vécues, sauf accord contraire des participant.es.

À l’impartialité envers les participant.es au projet de coopération : elle veille aux conditions d'un dialogue équitable. Elle assure la liberté d'expression de chacun.

À une certaine forme de neutralité en facilitant le dialogue. Elle aide activement les participant.es à s'écouter, se parler, se comprendre, à explorer les pistes de projets ou d’actions possibles et à les construire ensemble.

À tout mettre en œuvre pour que soient réunies les conditions nécessaires au bon déroulement des coopérations.